Un peu d’Histoire
En Belgique, l’accouchement dans l’eau n’a rien d’exceptionnel : il est pratiqué par ± 20 maternités. Il est en outre maîtrisé depuis longtemps : c’est à Ostende que la 1ère « maternité entièrement aquatique » au monde a ouvert ses portes… au début des années 90.
Mais c’est en Russie que la pratique tient ses origines, et en France qu’elle s’est développée. En 1963, Igor Tcharkovsky, obstétricien (et moniteur de natation) affirme que donner naissance à son bébé dans l’eau lui évite le traumatisme de la naissance. À la fin des années 60, Frédérick Leboyer développe sa « méthode d’accouchement doux », immergeant les nouveaux-nés dans une petite baignoire d’eau chaude afin de faciliter leur transition vers le monde extérieur.
A partir des années 70’, l’obstétricien Michel Odent lance les « piscines d’accouchement » destinées à soulager les douleurs et augmenter la détente (grâce à l’eau chaude et à la flottabilité) tout en favorisant une naissance plus naturelle.
Bien préparée à l’accouchement
Le jour J, mieux vaut être bien préparée à l’accouchement. Assistez aux cours d’accouchement organisés par la maternité dans laquelle vous allez accoucher ou par votre sage-femme, ne fût-ce que pour apprendre à respirer correctement et pour poser toutes vos questions. Il existe aussi des cours de préparation à l’accouchement aquatique.
En cas d’accouchement aquatique, l’eau aura certes des effets bénéfiques sur votre état mais ne fera pas de miracles non plus. Et si vous préférez accoucher hors de l’eau, ne perdez pas de vue que la maternité dispose certainement de baignoires de relaxation dans lesquelles vous pourrez barboter sous la supervision de l’équipe médicale. Ces baignoires peuvent être de précieuses alliées quand le stress monte !
Alors, on plonge ?
Aux yeux de Karolien Willems, sage-femme, accoucher dans l’eau serait carrément LA meilleure méthode pour maman comme pour bébé. C’est sa conclusion suite à son expérience de 8 ans dans un hôpital dont plus de la moitié des naissances se déroulait dans l’eau, corroborée par sa propre expérience de « naissance aquatique » avec ses 2 enfants.
Elle témoigne : « Il y a rarement de contre-indication si la grossesse s’est déroulée sans complications et est menée à terme, c’est-à-dire à au moins 37 semaines. Par contre, l’accouchement dans l’eau sera difficile à réaliser si le liquide amniotique contient des selles du bébé et s’il faut contrôler de façon permanente sa fréquence cardiaque. Il ne sera pas recommandé si Bébé est mal positionné, s’il s’agit d’une grossesse multiple, en cas de rétrécissement du bassin, problèmes placentaires, toxémie gravidique (pré-éclampsie), fièvre, diarrhée, diabète, épilepsie. Et pas question d’accoucher dans l’eau si vous souhaitez une péridurale ».
Ça y est, le travail s’est déclenché !
Procédons étape par étape :
- C’est le moment de prendre une douche relaxante de 20 à 30 minutes pour vous mettre en condition.
- Quand s’installer dans la piscine d’accouchement (« bain de dilatation » à 34-36°C) ?
- Pas avant 4 à 5 cm d’ouverture du col de l’utérus : rejoindre la piscine à ce moment précis peut accélérer de manière spectaculaire l’ouverture du col.
- Vous pouvez y entrer plus tôt mais c’est au moment du déclenchement de la phase active de l’accouchement que le bain renforcera les contractions tout en ayant un effet antidouleur.
- Combien de temps maximum puis-je rester dans la piscine ?
- Pas plus d’1 h 30 à 2h d’affilée. Au-delà, le travail risquerait de ralentir puisque l’eau chaude provoque une baisse naturelle de la tension artérielle et de la sécrétion d’ocytocine (l’hormone qui provoque les contractions).
- Astuce : le bain est certes l’endroit idéal pour favoriser l’ouverture du col mais mieux vaut en sortir après un petit temps et attendre quelques heures avant d’y retourner. Ainsi, le travail sera à nouveau accéléré et les douleurs soulagées.
Et une fois le col dilaté ?
- Vous pouvez donner naissance à votre bébé hors de l’eau ou dans l’eau (baignoire à 37°C). Les professionnels maintiendront Bébé quelques instants sous l’eau pour réduire le « choc transitoire », puis ils le déposeront sur votre poitrine.
- Un accouchement dans l’eau reste un accouchement classique. Toute préparation que vous avez suivie est donc applicable (classique, chant prénatal, …).
- Attention : seule une sage-femme et seul un gynécologue ayant suivi une formation spéciale dédiée à l’accouchement aquatique peuvent le pratiquer.
Accoucher dans l’eau… à la maison ?
Tant qu’à faire, il est également possible d’accoucher dans l’eau sans passer par la case hôpital, comme l’indique Karolien Willems : « N’hésitez pas à évoquer la possibilité d’une naissance aquatique à domicile avec votre gynécologue ou votre sage-femme. Sachez toutefois qu’il vous faut une piscine d’accouchement gonflable que l’on remplit avec de l’eau de distribution potable à 37-38°C. La température doit être contrôlée toutes les demi-heures et l’huile de bain est interdite ».
Entre deux bains dans la piscine d’accouchement, trouvez la position qui vous fait du bien avec nos coussins et housses d'allaitement.
